Fusariose

Cette maladie causée par un champignon du sol, Fusarium oxysporum f.sp. melonis, est à l’origine de dépérissement de plantes, qui peut provoquer de sérieuses pertes de rendement, allant jusqu’à la destruction de la parcelle sans possibilité de récolter aucuns fruits. Ainsi, même si, dans les résultats d’analyses de plantes dépérissantes, de nombreux parasites de faiblesse sont identifiés, il est montré une nette prédominance de Fusarium oxysporum f.sp. melonis race 1.2 dans l’ensemble des zones de production française que ce soit seul ou en association avec d’autres pathogènes.

Pour lutter contre ce pathogène ou limiter le risque en production, plusieurs pistes sont suivies. Dans l’état de nos connaissances, aucune n’est vraiment satisfaisante :

  • La rotation longue, supérieure à 7 ans, qui est à favoriser, n’est pas une assurance totale (des problèmes de dépérissement sont constatés dans des parcelles n’ayant jamais accueilli de culture de melons). À l’heure actuelle, l’analyse de la présence d’inoculum de Fom dans le sol ne permet pas de quantifier le risque pathogène. Dans les secteurs où la production est présente depuis de nombreuses années, les producteurs sont conduits à rechercher des « terres neuves » de plus en plus éloignées.
  • La lutte chimique ne semble pas envisageable. D’une part, parce qu’il ne semble pas y avoir de produits efficaces et, d’autre part, en raison de l’évolution de la réglementation sur le traitement du sol. Actuellement, certains producteurs sont sollicités pour l’achat de « substances activatrices du système racinaire », les essais réalisés ne donnent pourtant pas des résultats très probants.
  • Il a été enregistré des effets de retard de mortalité avec l’utilisation des vesces comme plantes de service, de même qu’avec la combinaison de différents agents biologiques ou encore par l’emploi de SDP.
  • Le projet « Innovation et partenariats » porté par l’ACTA et nommé SYNERGIES (2019-2021) a porté sur une meilleure connaissance des dynamiques des sols et l’évaluation d’itinéraires culturaux innovants. Celui-ci n’a pas permis de montrer l’intérêt de l’utilisation des composts dans la gestion de la fusariose du melon.
    Compte rendu - SYNERGIES Fusariose Melon - 2021
  • Le greffage sur des porte-greffes résistants (courge ou melon) assure la production sans atteinte par le Fusarium oxysporum sp. melonis. Les résultats des essais dans les stations régionales montrent une augmentation du calibre des fruits (qui est déjà par ailleurs un sujet d’inquiétude). C’est d’autant plus vrai, qu’avec des plants greffés, on diminue la densité pour contrecarrer le fort surcoût du plant. Le greffage de melon sur melon résistant permet d’éviter la perte qualitative du greffage sur courge. Cependant, le maintien d’une densité assez proche du standard engendre des charges de plants importantes. De plus, certains distributeurs ont précisé exclure les melons greffés de leurs cahiers des charges.
  • Enfin, l’utilisation de variétés résistantes intermédiaires à Fom 1-2 est certainement la solution la plus prometteuse. Concernant le volet recherche de nouvelles sources de résistances, les travaux menés dans le cadre du projet CASDAR VASCUlég ont confirmé que la résistance à la race 1.2 de F.o. melonis est très rare dans les ressources génétiques. Par ailleurs, les tests réalisés à l’inscription des variétés permettent la classification en variétés résistantes ou non. Cependant, le comportement au champ (en fonction des souches en présence et de leur agressivité) n’est pas toujours similaire. De plus, parmi les variétés non Fom 1-2 utilisées couramment en production (variétés de référence), il est établi qu’il existe de fortes différences de comportement face aux pressions exercées par la fusariose.
  • Le projet FranceAgriMer MELVARESI (2019-2021) a permis de démontrer que, pour cette maladie, les caractérisations des sensibilités/résistantes semblent assez homogènes pour la majorité des variétés testées. Cependant, un faible nombre de variétés (18 %) semble montrer un comportement vis-à-vis de la fusariose parfois hétérogène ce qui démontre que la résistance à la fusariose est un axe prioritaire majeur des schémas de sélection des semenciers.
  • A partir de 2024, le projet COCOMEL (2023-2026) prend la suite du projet MELVARESI. Sachant que le levier variétal est considéré comme le principal levier susceptible de limiter les intrants, à intégrer dans une démarche de protection plus systémique, il est essentiel de pouvoir caractériser les nouvelles variétés sur leurs sensibilités aux principaux bioagresseurs en fonction des bassins de production.
Compte rendu - MELVARESI Fusariose Melon - 2019
Compte rendu - MELVARESI Fusariose Melon - 2020
Compte rendu - MELVARESI Fusariose Melon - 2021
Compte rendu - Fusariose Melon - 2022
Compte rendu - COCOMEL Fusariose Melon - 2024