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Irrigation

Le pilotage de l’irrigation en culture de melon

Plusieurs méthodes peuvent être employées pour le pilotage de l’irrigation en cultures maraichères.

Une maitrise complète de l’irrigation passe par une combinaison de ces méthodes.
A SudExpé en 2020, la mise en place d’une stratégie de pilotage de l’irrigation basée principalement sur les valeurs de tensiomètres a permis une économie de 50% à 60% des volumes d’eau sur les créneaux de plantation des chenilles.

1. Le pilotage en fonction de l’ETP

Le climat de chaque jour est associé au calcul d’une ETP (EvapoTranspiration Potentielle), une quantité maximale d’eau évaporée par le sol et transpirée par les plantes. Ainsi, une ETP journalière de 5 mm signifie que sous ces conditions climatiques, jusqu’à 5 mm d’eau (soit 5 L sur 1m²) peuvent être consommés.
Le pilotage de l’irrigation peut s’effectuer grâce à cet indice. Le coefficient cultural Kc permet de corriger l’ETP selon le stade de développement de la culture. Au stade floraison par exemple, le Kc est de 50% : la plante aura besoin dans la journée de 50% de l’ETP pour sa transpiration, soit 2,5mm si l’ETP est à 5. La connaissance de son système d’irrigation et du volume de précipitations permet alors de décider de l’apport. Pour un débit de 1,62mm/heure et une absence de pluie, on appliquera alors une durée d’irrigation de 1h30 dans la journée, ou de 3h tous les 2 jours.
Les coefficients culturaux du melon ont été calculés dans les années 1970 par des instituts techniques et de recherche. Les données varient entre les sources, cf tableau ci-dessous.

(1) Société du canal de Provence et la Compagnie Nationale d’aménagement de la région du Bas Rhône Languedoc
(2) ARDEPI, 2009
(3) BLE CIVAM Pays Basque, 2011
(4) Agrométéo, 2019
(5) BRL

La fréquence d’irrigation dépend du volume maximal d’eau que le sol peut retenir puis fournir, et demande une connaissance précise des caractéristiques physiques de son sol. Un sol limono-argileux peu caillouteux aura par exemple une Réserve Utile (RU) de 2mm d’eau par cm de terre fine. Avec 90% de terre fine, la Réserve d’eau Facilement Utilisable par la plante (RFU) est estimée à de 1,08 mm (60% de la RU en moyenne), soit 22mm sur l’horizon 0-20cm. Pour une culture à floraison dont les besoins sont de 2,5mm/jour, un sol saturé en eau pourra théoriquement fournir à la culture durant plus de 8 jours. A l’issue de ces 8 jours, il faudra couvrir les besoins de la culture de 20mm, soit 12h.

Mais le pilotage de l’irrigation uniquement au moyen de l’ETP a ses limites. Les besoins réels en eau sont influencés par des phénomènes naturels que l’ETP ne prend pas en compte, tels que la rétention en eau par le sol ou encore l’arrêt de la consommation d’eau par les plantes en cas de conditions climatiques extrêmes (grand vent…). L’utilisation de sondes tensiométriques permettent de s’affranchir de ces difficultés.

2. Les sondes tensiométriques

Les sondes tensiométriques donnent une mesure de la disponibilité de l’eau dans le sol, grâce à une mesure de la force de succion nécessaire à l’en extraire. Plus la force mesurée est importante, moins l’eau est disponible pour la plante.
A la profondeur mesurée, voici quelques repères de lecture à ajuster au type de sol rencontré :

Sur les tensiomètres à eau type Irrometer®, la tension se lit directement sur le manomètre et nécessite donc un passage sur la parcelle à heure régulière. Les tensiomètres électriques type Watermark® permettent eux d’enregistrer et/ou de transmettre instantanément les données sur une plateforme numérique. SudExpé proposera bientôt aux producteurs de melon un service d’accès à sa plateforme locale.
Nous contacter pour plus d’informations.

Un projet ‘irrigation en culture de melon’ co-financé par la Région Occitanie et l’Agence de l’Eau est mis en place à SudExpé entre 2020 et 2024 avec les objectifs suivants :
- Identifier les volumes d’eau économisés grâce à une stratégie de pilotage essentiellement basée sur les valeurs des tensiomètres ;
- Identifier des seuils de déclenchement (cbar) de l’irrigation pour chaque stade de développement du melon ;
- Confirmer l’intérêt d’une restriction hydrique à certains stades de développement & identifier des seuils d’intensité de restriction ;
- Comparer une conduite d’irrigation de confort à une conduite de stimulation de l’exploration des racines sur le rendement et la sensibilité des plantes aux évènements climatiques & bioagresseurs ;